Le Groupe POUVOIR a le plaisir de partager le troisième et dernier volet de la série intitulée « Spotlight de Sonepar », qui vise à mettre en lumière les femmes qui apportent des contributions au quotidien et en inspirent d’autres dans notre industrie. Nous vous invitons à lire l’histoire qui suit.
Q: Votre expérience professionnelle est extrêmement variée ; Pouvez-vous brièvement décrire votre parcours ?
A : Au départ, je m’orientais vers le maintien de l’ordre. J'ai postulé auprès de la GRC, mais les recruteurs ont suggéré que je n'avais pas suffisamment de vécu. Je me souviens de la déception ressentie à l’époque, mais maintenant je me rends compte qu'ils avaient raison.
Je suis partie de la maison et ai élu domicile dans une autre province. J'ai fini par travailler dans le domaine de la soudure industrielle sur des plates-formes pétrolières. J'adorais ça et j'étais douée. Puis mon accident de voiture est survenu. J'avais de graves problèmes de réadaptation, et mon employeur de l'époque (il y a environ 20 ans) n'était pas très accommodant – la situation a bien changé depuis.
Au cours de ma réhabilitation, j'ai vu une affiche offrant une formation payée en soins de santé, alors je me suis inscrite. J’ai fréquenté l'école et obtenu un diplôme en soins continus, qui se sont plus tard soldés dans le travail syndical, la santé et la sécurité au travail et l'enseignement du personnel en transition. J'ai œuvré dans ce domaine pendant 15 ans et demi et parallèlement, j'ai dirigé ma propre entreprise.
Maintenant, je suis ici, et le temps a passé bien vite.
Q : Parlez-moi un peu du trait de caractère qui vous permet de ne jamais hésiter à plonger, que ce soit dans un environnement dominé par les hommes ou face à l'inconnu. Est-ce typique pour vous ?
A : Je ne dirais pas cela, non . « Le questionnement fait davantage partie de mes caractéristiques personnelles. Je me demande comment pourrais-je le faire, plutôt que devrais-je le faire ».
Dès mon jeune âge, ma mère travaillait de longues heures, donc mon frère et moi étions souvent avec mon père. Nous avions une ferme familiale et je devais être autonome. Nous n'y vivions pas, mais y allions souvent pour découvrir la vie à la ferme. Il y avait toujours du travail. Peu importe que je sois une fille, il fallait que le travail se fasse. Mon père a toujours eu le discours suivant : d'accord, tu veux que quelque chose soit fait, alors tu dois travailler dans ce sens.
Q : Sonepar est une entreprise dont le secteur est dominé par les hommes. Ressentez-vous une sorte de divergence ?
A : Eh bien, Humboldt est minuscule. De prime abord, les clients d’ici iront sur la page Facebook de Humboldt plutôt que sur le site Web de Gescan. Nous avons toujours des tableaux annonçant les ventes de garage et les avis sont toujours épinglés à un babillard de quartier. Au début, certains des hommes plus âgés étaient un peu hésitants à traiter avec moi, mais maintenant qu'ils me connaissent tous, ils m'acceptent vraiment. Je posais sans cesse des questions : qu'est-ce que c'est ? À quoi ça sert ? Il ne faut pas avoir peur de poser des questions, peu importe le résultat. Maintenant, ils sont fantastiques.
Q : Qu'en est-il de Sonepar en général et de vos collègues ?
A : Très tôt, j'ai reçu un conseil : lorsque vous travaillez dans un endroit à prédominance masculine, en particulier dans un environnement ou l’habit est de mise, ayez une poignée de main ferme et regardez les gens dans les yeux. Cela ouvre la conversation et donne envie aux gens de poser des questions, peu importe leur sexe. Si vous avez l'air effrayé et que vous vous cachez dans un coin, ce n'est pas très invitant. Plongez et faites-le. Même si certaines personnes vous semblent intimidantes.
Je ne connaissais pas beaucoup de gens, mais j'ai eu la chance de rencontrer le président de l'entreprise. C'est important, il est important, et il est exceptionnel. Au cours d'autres réunions qui ont eu lieu plus tard, il s'est souvenu de moi. Il s'avère qu'il était si accueillant et si gentil que je n'avais rien à craindre.
Cette même technique m'a amené à parler à des gens avec qui je n'aurais peut-être jamais été en contact.
Q : Quel est le défi que vous avez surmonté dont vous êtes particulièrement fière ?
A : Au départ, lorsque j'ai lancé mon entreprise, les défis ne manquaient pas. Le simple fait de naviguer dans le processus d'ouverture d'un magasin de vêtements pour enfants était difficile. C'était beaucoup de recherche et de planification. Je devais également élaborer un plan d'affaires et effectuer toutes les tâches de gestion et d'exploitation de l'entreprise.
À un certain moment, j'ai été sélectionnée dans la catégorie entrepreneuriat autochtone féminin et mise en vedette sur une affiche. La Nation métisse m'a beaucoup guidé tout au long du processus et le simple fait de donner vie à ce rêve était incroyable.
Q : Vous êtes d'origine métisse et vous dites que vous en êtes très fière. Pouvez-vous me dire ce que cela signifie pour vous, et comment cela vous a façonnée ?
A : La ville où j'ai grandi n'est qu'à quelques heures de Humboldt, mais c'est très différent. Beaucoup de gens de divers milieux y habitent. Dès mon jeune âge, j'étais amie avec tout le monde.
Mon père est métis et ma mère est blanche. La différence faisait partie de nos vies. C’était juste tout à fait normal. Parfois, certaines personnes étaient mises à l’écart, mais cela n'a jamais été mon cas. J'ai toujours inclus tout le monde parce que pour moi, on est tous pareils. C'est également le cas maintenant, et ça l’a d’ailleurs été tout au long de ma vie d'adulte, dans toutes les situations.
J'ai 3 enfants. Une fille de 15 ans, un garçon de 13 ans et une fille de 8 ans. Ma plus jeune a le teint très foncé, bien que celui de mon mari et le mien est assez pâle. Je présume que cela vient simplement de nos gènes. Je sais que mon arrière-grand-mère avait le teint plus foncé. Je remarque que les gens sont hésitants à cause de la couleur de la peau de ma fille.
Ce que cela m'a appris, cependant, c'est la conviction que tout le monde devrait être traité de manière égale. Cela me semble évident.
Q : Donc, en ce qui concerne votre culture, à quel genre de choses participez-vous au quotidien ?
A : Autant que possible, nous essayons de garder les enfants connectés à leur culture. Une fois par mois, ils reçoivent un colis par la poste de la Nation métisse contenant des casse-têtes et des livres de coloriage. Ils participent également aux événements scolaires et aux journées de la culture et représentent la communauté.
En grandissant, il y avait un pensionnat où mon père a grandi, mais il en parle très peu. Mon oncle est un peu plus ouvert. Lui et mon cousin participent parfois à des événements communautaires, surtout en ce qui concerne le Groupe des Métis de la rivière Rouge. Leur implication a suscité mon intérêt, et maintenant j'en fais également de même.
Mon père chassait et nous avons vécu de la terre en grandissant. Mon aînée chasse avec son père et ses grands-pères. Nous mangeons du gibier que mon père apporte et tout ce que mon mari et ma fille peuvent récolter. Mon fils est moins intéressé par la chasse, et c'est aussi bien.
Nous cultivons et fabriquons toujours des cornichons et des confitures de manière traditionnelle.
J'en apprends davantage sur ma culture à tous les jours, et il est important de la préserver.